Une voyelle

http://www.renaud-bray.com

http://www.renaud-bray.com

Voici le récit de la vie d'une voyelle, puisqu'il n'y a plus de féminin à voyou. Car c'est peut-être ce double sens qui caractérise le mieux l'auteure et poète Denise Boucher. Femme de lettres, oui, mais aussi et surtout femme de ruptures et d'invention, pour qui la quête de liberté (de paroles, de pensée, d'actes) est à ce point essentielle qu'elle n'a jamais reculé devant la crainte du scandale ou la perspective du combat, comme en témoigne, dans ces pages, l'épopée sulfureuse de sa pièce Les Fées ont soif. En soixante-dix ans d'une existence bien remplie, Denise Boucher est passée de l'école des soeurs au journalisme, de la salle de classe à la dramaturgie, et chaque fois elle s'est heurtée à de nouveaux conformismes dont elle a cherché à se déprendre pour s'inventer elle-même et tracer son propre chemin. En cours de route, elle aura rencontré des êtres inoubliables, d'André Mathieu à Gaston Miron, de Françoise Gaudet-Smet à Germaine Guévremont, et tout ce que le Québec a compté de poètes et d'artistes, à la source desquelles elle aura étanché un peu de sa soif de liberté. Voyelle, femme de combat, femme au front tout le tour de la tête, Denise Boucher nous offre ici le récit enlevant de sa vie et de ses rencontres. À travers elle, on lira le parcours d'un Québec qui a émergé de l'eau bénite pour s'enfoncer dans le maquis de la contre-culture avant de se retrouver à l'air libre. Mais c'est au soleil de la poésie que l'auteure s'échauffe encore et toujours, une poésie saine et belle, humaniste, qui imprègne d'une beauté courageuse les pages de cette autobiographie.