Paul Gérin-Lajoie

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En juin 1960, dans une petite auberge de Saint-Jovite, la tension està son comble. Un bras de fer se joue alors que le nouveau chef dug o u vernement, Jean Lesage, cherche à former son premiercabinet. Paul Gérin-Lajoie réclame avec entêtement des responsabilitésliées à l’éducation. Après de nombreuses tractations, il sera finalementministre de la Jeunesse et, quatre années plus tard, il deviendra lepremier titulaire du nouveau ministère de l’Éducation. La Révolutiontranquille prend enfin corps.Car, si la nationalisation de l’électricité est vue comme le symbolede la Révolution tranquille, la réforme de l’éducation en a été le vecteurle plus puissant. Paul Gérin-Lajoie a réussi cette réforme contre vents etmarées, contre l’Église catholique qui entendait conserver ses droits etprivilèges, contre ses collègues ministres qui en craignaient l’impactélectoral, contre une partie de la société québécoise toujours ancréedans un conservatisme méfiant et passéiste.Puis, à la présidence de l’Agence canadienne de développementinternational (ACDI), Gérin-Lajoie a continué d’innover. Encore là, il aindisposé des éléments traditionalistes qui voyaient ses initiatives d’unmauvais oeil.Toute sa vie, Paul Gérin-Lajoie a été un homme de changement. Etil l’est toujours. Aujourd’hui, il voit encore plus grand : c’est le mondeentier qu’il entend transformer. En avril 2007, il signait un manifesteoù il affirme : « Ça ne peut plus durer, c’est grandement le temps queça change ! » Octogénaire, il met toujours l’épaule à la roue. Depuistrente ans maintenant, la Fondation qu’il dirige se consacre à l’éducationde base dans les pays en développement. Et ses ambitions sontsans limites.