Mesrine, le tueur de Percé

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Le 30 juin 1969, à Percé, l’aubergiste Évelyne Le Bouthillier est retrouvée, morte étranglée, au motel Les Trois Sœurs. Au même moment, la police recherche Jacques Mesrine, un truand d’origine française qui deviendra l’ennemi public no 1, et sa concubine Jeanne Schneider, pour l’enlèvement raté du richissime Georges Deslauriers. On relève leurs empreintes digitales sur des objets ayant appartenu à la victime. Dès lors, ils seront inculpés de meurtre.Commencé à Percé, le procès est interrompu à cause d’un malaise subi par le procureur de la Couronne. Il se transporte devant la Cour du banc de la reine, à Montmagny, au début de l’hiver 1971. Le juge Paul Miquelon préside ce procès. Celui-ci avait représenté la Couronne dans l’affaire Coffin, à Percé, en 1954. Me Raymond Daoust, le plus grand criminaliste de l’époque, représente les inculpés. Il maîtrise l’art de contre-interroger un témoin. Cependant, ses accoin-tances avec la pègre le rendent suspect aux yeux du grand public.L’accusé Mesrine, qui se présente comme un architecte maquettiste ayant participé à la conception du pavillon français d’Expo 67, multiplie les esclandres. À l’occasion, on y évoque l’affaire Cof? n pour rappeler au jury que le juge Paul Miquelon a été le procureur qui a fait pendre Cof? n. En réponse à une question posée par Me Daoust, l’expert Armand Morin se déclare quali? é pour administrer le détecteur de mensonges. Aussitôt, les accusés bondissent de leur banc en criant qu’ils veulent s’y soumettre pour prouver leur innocence. Le juge leur rappelle que cette preuve n’est pas légale au Canada, mais il ne peut pas empêcher ce cri de retentir aux oreilles des jurés. Malgré une preuve circonstancielle accablante, leurs machinations ont séduit des jurés naïfs, qui rendront un verdict de non-culpabilité. Néanmoins, ce procès soulève quelques questions. A-t-il été juste et équitable envers la société ? Ou n’équivaut-il pas à une déplorable fraude judiciaire ?