Jean-Robert Gauthier

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En 1973, dès son discours inaugural à la Chambre des communes, Jean-Robert Gauthier annonce ses couleurs : il se fait porte-parole de la communauté franco-ontarienne, sa communauté, qui « doit continuer à livrer bataille, à gagner sa victoire sans révolution et sans haine. » C'est par la persuasion qu'elle parviendra, affirme-t-il, « à convaincre de plus en plus de membres de la majorité du bien-fondé de ses revendications. » Depuis onze ans que Jean-Robert fait ses classes. Conseiller scolaire à compter de 1962, alors même que l'Ontario procède à la mise en place des écoles secondaires publiques de langue française, il « [s'est] vite fait un nom pour la pugnacité qu'il mettait à réclamer justice pour les siens. » (Daniel Poliquin, préface) Le fil conducteur de sa vie publique à titre de député (1972-1993) puis de sénateur (1993-2004) devient donc naturellement celui d'assurer les droits des minorités linguistiques au pays et de faire accepter le concept de dualité linguistique au Canada. Trente ans plus tard, en décembre 2005, le sénateur à la retraite assiste à la sanction royale de son projet de loi privé S-3, son legs parlementaire, qui rend exécutoire (et plus seulement déclaratoire), la Loi sur les langues officielles. Jean-Robert Gauthier. « Convaincre... sans révolution et sans haine », trace le parcours d'un homme au franc-parler, fier de ses origines et déterminé à obtenir pour les siens, les droits qui leur reviennent. L'histoire de sa vie, c'est l'histoire de 40 ans de luttes franco-ontariennes, franco-canadiennes. Dans cette biographie autorisée, c'est tout autant l'homme privé, au plan de son caractère et de son évolution, qui est révélé, que l'homme public et ses nombreuses réalisations.