Pour plusieurs fans de musique pop, qui ne sont pas nécessairement des habitués du monde de l'opéra, la voix de Marie-Josée Lord s'est révélée à eux en 2008 quand la soprano québécoise, née en Haïti, a défendu le rôle de Marie-Jeanne, dans la version symphonique de Starmania, avec le Choeur de l'Opéra de Québec et l'Orchestre symphonique de Québec. Ses admirateurs de longue date la connaissent pour leur part depuis sa participation à Turandot, produite à Québec en 2003, où elle incarnait le personnage de Liù. Son ascension fut très rapide, dans un monde où plusieurs doivent attendre des années avant d'obtenir les rôles majeurs. Lauréate de nombreux prix dès 1998 (prix Raoul Jobin), puis en 2001 (prix du public du Canadian Lyric Fund, sixième jalon au Concours International de Chant de Verviers). Cette année-là, on lui offre Fiordiligi dans Cosi fan Tutte, présentée en tournée canadienne par l'Atelier Lyrique de l'Opéra de Montréal. L'automne suivant, elle se voit confier la doublure du personnage de Nedda dans I Pagliacci à l'Opéra de Montréal. En février 2004, c'est son interprétation de Mimi dans La Bohème de Puccini, une production de l'Opéra de Montréal, qui ébahit les connaisseurs. Les prix continuent de s'accumuler: Prix d'Excellence de la Culture de la Fondation de l'Opéra de Québec en 2005, représentante du Canada dans le concours Cardiff Singer of the World. Les expériences diverses l'amènent à proposer un spectacle solo intitulé Bouillon où elle réunit des airs choisis parmi les répertoires pop (Gershwin, Plamondon-Berger), classique (Leoncavallo, Gounod, Bizet) et plus contemporain (Cilèa, Giordano, Mascagni). Enfin, après sept années de carrière, elle accepte une proposition lui permettant d'endisquer un album bien à elle. Accompagnée de l'Orchestre Métropolitain, elle y propose une sélection de mélodies avec lesquelles elle est bien à l'aise et dont certaines ont fait sa renommée. s.