L'Effet Trump

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La présidence Trump dit-on souvent est atypique. Le Président, sa personnalité et son style sont inédits. Ses modes de communication par tweet sont uniques à ce jour. Soninexpérience du gouvernement et des affaires publiques sont sans précédents. À l’évidence la présidence Trump constitue un tournant dans l’Histoire américaine. Et qu’enest-il de la politique étrangère et de l’effet Trump sur le rôle des États-Unis dans le monde ? La question mérite d’être approfondie car non seulement elle est importantepour les États-Unis mais elle est conséquente pour ses alliés, comme la France et le Canada. Sur cette question les débats sont aussi houleux que Trump lui-même. Cetouvrage apporte un premier éclairage sur « l’effet Trump » sur la politique extérieure américaine.Quelle forme et quel impact la prise de décision a-t-elle eu sur la formulation de la politique étrangère américaine ? Il est peut-être étrange d’affirmer que la prise de décisiondans la présidence Trump a l’allure d’une «guerre civile» entre conseillers ou factions pour gagner l’oreille et le point de vue du chef de la Maison-Blanche... C’est pourtant laréalité que décrivent les mémoires et les comptes rendus de la formulation de la politique étrangère, perçue comme capricieuse, improvisée et souvent mal informée voireincompétente. De toute évidence la prise de décision est hautement personnalisée et centrée autour de Donald Trump. Mais par ailleurs les rivalités entre clans – souvent lesTrumpistes qui entourent le président versus les pragmatiques de la bureaucratie versus les proches de la famille – ont teinté les débats décisionnels (par exemple sur desenjeux aussi différents que le commerce, l’Arabie Saoudite ou la prolifération nucléaire) La question mérite par conséquent d’être posée sur la relation entre le processusdécisionnel et l’élaboration de la politique étrangère. Plusieurs études tendent à confirmer, premièrement, que le style présidentiel est déterminant dans les choix retenuspar une Administration, deuxièmement que le mode de gestion de la prise de décision et notamment les interactions entre conseillers produisent des résultats plutôtimprévisibles, enfin troisièmement que le poids et la culture des organisations de même que les rivalités bureaucratiques colorent fortement les options proposées auxdécideurs. Tous ces facteurs ont certainement agi dans le cas de la politique étrangère de Trump et selon certaines analyses ont en fait atténué – du moins durant les deuxpremières années – la volonté de changement par celui-ci des orientations fondamentales de la politique étrangère américaine. Il n’est pas certain en revanche que cettetendance soit maintenue car la prise de décision, notamment le taux de roulement très élevé parmi les proches conseillers du président, peut finir par altérer les objectifs deson Administration et par causer des crises inattendues.