Argument V. 22/2 Beauté bannie, crainte et retrouvée

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DOSSIERBeauté bannie, crainte et retrouvéeEn congédiant le beau du monde contemporain, ainsi relégué à la sphère de l’arbitraire subjectif et donc au narcissisme de l’artiste ou à la perception d’un public particulier, n’avons-nous pas enlevé aux arts leur principale raison d’être? Ne prive-t-on pas l’individu et la société tous ensemble de la capacité de se déprendre d’eux-mêmes, de voir et de sentir plus haut et plus loin que soi, dans des expériences où les uns croient trouver le mythe et le sacré, et les autres, le sublime et une certaine vérité? Pour les doctes, la beauté, trop historique et fluctuante, fournirait un critère inemployable de l’œuvre d’art. Mais alors, dans un monde technoscientifique qui n’accorde de créance qu’au calcul et à la preuve de laboratoire,?la beauté est-elle condamnée au bannissement et au rire? Autour d’un livreCe dossier consacré au plus récent livre du sociologue Joseph Yvon Thériault couronne pas moins d’une quarantaine d’années de carrière universitaire consacrée aux défis et aux enjeux de la démocratie et de l’institution de la société en modernité. Carte blanche a été laissée aux commentateurs, Éric Forgues, Éric Martin, Louis-Philippe Lampron et Patrice Bergeron, qui abordent sous l’angle qui leur sied ces leçons, tour à tour du point de vue de la francophonie canadienne, du projet progressiste québécois, des droits de l’homme et du théologico-politique chrétien, en ménageant la chèvre et le chou, sinon les fleurs et le pot, en gardant à l’esprit la problématique qui structure le livre: celle du projet cosmopolite, d’une cité-monde, universelle, réconciliant en les abolissant les frontières et les peuples, avec ce que ce projet pose comme défis pour la production d’un monde commun assez fort et partagé pour soutenir le débat et la solidarité démocratiques.