Les filles d'Arles

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Pierre Cantarel, le solide maître de milice d’Arles, ancien croisé, est touché par la lèpre. Il doit abandonner ses filles. Sans protection, les trois sœurs : Bérengère, Hugone et Estéphanette affrontent les conflits du temps, chacune avec leur tempérament, chacune avec leurs amours. L’époque n’est point tendre aux jouvencelles. La guerre opposant le comte de Provence au comte des Baux ravage cités et villages. Arles hésite entre les adversaires, soucieux de conquérir ses propres libertés urbaines. Les trois sœurs sont mêlées aux aléas de la bataille et des complots. Leurs trois destinées se croisent et, parfois, s’opposent... L’ambitieuse Bérangère manœuvre pour épouser le frère de l’archevêque d’Arles puis, après sa mort, le vicomte de Gardanne, chef de guerre des Provençaux. Mais elle continue à aimer passionnément Bertran le trouvère, amant de sa sœur. Cet amour secret la perd. Son mari l’enferme en sa forteresse de Ventabren. Plus tard, les Baussencs assiègent le château fort. Bérengère sort de sa cellule pour diriger la défense désespérée contre l’ennemi... Solide pilier familial, Hugone soutient son mari, jeune secrétaire du podestat d’Arles. Autour d’elle coule l’existence quotidienne des Artésiens : marché, vie intense du port, plaids du podestat, scandale aux étuves, problèmes des ménagères, liesses et peines... Violée par les Baussencs, la jolie Phanette s’en va sur les routes avec son trouvère... mais découvre progressivement qu’il renseigne secrètement les Baux. Déchirée, elle fuit avec l’aide d’un tire-laine mauran - métis d’un Sarrasin et d’une Provençale - et vit l’existence de la truanderie dans les auberges et les bas quartiers d’Avignon. Elle chante, crée ses propres lais et sirventès - chanson sarcastique raillant la guerre et les seigneurs. Furieux, le comte des Baux la fait enlever et l’enferme dans un cachot creusé dans le roc. Mais Bertran le trouvère n’a pas oublié son amour pour Phanette... Les trois sœurs Cantarel participent à la prodigieuse expansion d’Arles ; à la fièvre du grand port des croisades ; à la guerre baussenque ; mais surtout à la vie bouillonnante, effervescente et joyeuse de tout un peuple : artisans, ménagères, bourgeois, truands, paysans, religieux et errants ; tous ceux-là qui firent la splendeur de la capitale du Rhône.