Deux émigrés en Suède

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L’une des personnalités les plus marquantes du paysage culturel français de son temps, voyageur professionnel sur quatre continents, traducteur de plusieurs langues, spécialiste et vulgarisateur des cultures du Nord, l’Académicien Xavier Marmier (1808-1892) a proposé dès le XIXe siècle l’idée d’un Nord culturel circumpolaire. Dans le récit Deux émigrés en Suède, paru à Paris et New York en 1849 et traduit l’année suivante en suédois, le précurseur de la littérature comparée propose un roman d’émigration atypique, didactique et allégorique, dans lequel l’histoire de deux émigrés oscille entre une idéologie réactionnaire et une utopie sociale de la Scandinavie. Cette réédition - la première d’un ouvrage de Marmier depuis le XIXe siècle, - vise à donner un exemple d’un discours romanesque sur le Nord ancré dans une réalité européene - ici, la monarchie de Juillet en France - qui témoigne d’une remarquable ouverture d’esprit, accompagnée toutefois d’une véhémente mise en question du progrès.Deux émigrés en Suède, un roman d’amour et de politique, dans lequel ce n’est pas tant l’action qui retient l’attention, mais la fascination pour le monde nordique. En novembre 1831, un jeune officier français, Irénée de Vermondans arrive dans le village d’Aland, situé dans le Nord-Est de la Suède, sur les bords du golfe bothnique. Ses deux cousines, Alete et Ebba, jouent un rôle dans la formation de leur cousin français : Ebba l’initiera à la langue suédoise et la mythologie scandinave; grâce à Alete, il découvrira la vie quotidienne d’une famille du Nord. Mais Irénée continue de recevoir de désolantes nouvelles de France et, apprenant le soulèvement légitimiste animé par la duchesse de Berry, le jeune homme décide de rejoindre les rangs des insurgés, en renonçant à la perspective d’une existence idyllique aux côtés d’Ebba. La suite de l’histoire ne pouvait qu’être tragique.