Pour une éthique urbaine

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«Ma vie sera constituée de choses qui se seront dites toutes seules, dans la liberté de laisser dire ce qui vient. Il ne s’agira pas toujours de le dire de la bonne façon, mais de le dire vrai. Et de bien avaler gaiement toute la merde qui, normalement, quand on choisit de parler vrai, accompagne le menu. Derrière la porte, à droite, au fond du couloir. Je lègue mon corps à la littérature. Puisque la vie, sur cette pente, ne pourra pas durer encore très longtemps, je compte la consacrer à redonner de la valeur au symbolique et au sérieux, au travail, à la paternité et au corps à corps entre garçons. Il me faudra nommer. Et je le ferai. Je veux aller loin, plus creux, faire de l’écriture une écriture de l’extrême. En dire davantage et toujours un peu plus. Que cela se dise... ou non. On l’aura deviné, je n’ai pas l’intention de relaxer, ni de m’arrêter cueillir des pâquerettes. Sur la butte recouverte de tourbe, nous serons là, mes enfants et moi, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, cinq jours sur sept, au soleil comme sous la pluie, ensemble, une torche dans la main gauche, le regard croisant la même hauteur, ensemble, nous veillerons au grain. Comme des chefs. Nous célébrerons le retour de l’orgueil et nous nous hisserons parmi les grands. Mais nous ne répondrons pas au téléphone.»